Méfie-toi du blanc


Méfie-toi du blanc

Marcelle Ferron a poursuivi sa peinture sans jamais creuser un sillon programmé à l’avance.

Il y a quelque chose du journal intime dans cet accrochage qui pourtant ne procède d’aucune chronologie. Provenant avant tout de la succession de l’artiste et dans une moindre part de la collection du Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, cette  cinquantaine de toiles et ces quelques œuvres sur papier sont comme les journées qui passent et ne se ressemblent pas.   Nous sommes introduits dans leur intimité. Ce sont des accidents, des joies, des peurs, des angoisses, des jubilations. Autant de luttes avec la matière. On s’y rapproche de leur auteure qui s’y reconnaît comme dans un miroir. Virtuosité. Sûreté. Maîtrise. Mais aussi inquiétudes.

Intitulant une des ces peintures Méfie-toi du blanc, Marcelle Ferron se pose une question : Comment transporter la lumière en des tons obscurs, à travers une gamme subtile de noirs ? Ferron nous démontre que la peinture est avant tout l’exercice d’un doute.

Méfie-toi du blanc. Datée de 1973, l’œuvre qui porte ce titre nous met en garde contre ce blanc de tous les dangers. Elle le fait comme si le peintre nous demandait ce l’on en pense. Je doute, nous dit-elle dans ses oeuvres. Je m’interroge. Ces doutes, enchaîne-t-elle, est-ce que vous en avez aussi ?

Tenant compte de cette méfiance envers tout poncif ou toute formule clef qui est celle de  Marcelle Ferron, l’exposition propose de s’arrêter devant ses œuvres qui « résistent »  pour les voir et s’y immerger. L’exposition invite ainsi, comme le fait Marcelle Ferron, à se méfier des apparences, à fouiller, à remettre en cause les certitudes, les habitudes, les déterminations, les codes.

Il ne s’agit donc pas de résoudre le mystère de la création de ces peintures, mais bien d’y plonger au plus profond.

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