Molinari en noir et en couleur - 50 ans de «molinarismes»


Molinari en noir et en couleur - 50 ans de «molinarismes»

En 1954, dans un entrefilet, Le Petit Journal disait de Molinari qu’il était «reconnu comme l’un des théoriciens de l’automatisme à Montréal». L’artiste répondit par un télégramme : «N’ai jamais adhéré au groupe automatiste — stop — ne puis donc en être un théoricien — stop — je suis le théoricien du molinarisme… »

À l’époque, il s’agissait bien sûr d’une boutade, Molinari n’ayant pas encore tenu d’exposition individuelle. Mais une soixantaine d’années plus tard, le «molinarisme» désigne un mouvement qui a marqué l’histoire de la peinture au Canada, et dont Molinari a effectivement été non seulement le théoricien mais surtout le praticien le plus généreux et le plus énergisant.

En effet, sur la lancée de ses légendaires toiles de 1951, peintes dans le noir, qui donnaient une leçon… d’automatisme aux disciples de Borduas, Molinari n’a jamais cessé de structurer des espaces abstraits qui ont longtemps déconcerté le milieu en général qui n’y voyait qu’ «un art de recherche». Le peintre, en se donnant des échéances variant au besoin de quelques semaines à plusieurs années, n’en continuait pas moins à considérer la couleur — et le noir et blanc! — comme une forme d’énergie pure à intégrer dans des tableaux qui ne respiraient jamais au même rythme. Et il se consolait d’une certaine indifférence du public en se répétant que «la peinture de Mondrian elle-même était naguère perçue comme expérimentale, donc impropre à être collectionnée, à être exposée à côté d’autres artistes…»

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